Aléatoire

Frêle esquif

L’Aviron Boulonnais est né il y a plus de 150 ans. Un siècle et demi de va-et-vient incessants sur les eaux huileuses de la Liane, qui font de lui l’un des plus anciens clubs d’aviron français. Parfois privé de reconnaissance, le club a pourtant traversé l’histoire et marqué la vie sportive de la ville. Aujourd’hui, malgré l’émergence de quelques champions locaux, l’attractivité de la discipline s’essouffle. L’occasion pour nous de mettre en lumière un club chargé d’histoires, exemple de ténacité et de dévouement.

Photographie
Aymeric Riou
Rédaction
Aymeric Riou
#3 – Octobre 2015
Aviron

Pour Hugo et Quentin, l’aviron est avant tout une histoire de famille. Cette passion qu’ils partagent entre frères, ils la doivent à leur grand-père. Il faut dire que ce dernier n’est autre que Robert Feucher, président du club depuis 15 ans. De quoi faire perdurer la tradition familiale.

L’Aviron Boulonnais a connu des jours meilleurs. 2015 fut une année difficile. « Le nombre d’inscrits est à la baisse et le club peine à recruter. Lorsque l’on regarde en arrière et que l’on s’attarde sur les résultats, on s’aperçoit que c’est très cyclique. Dans les années 70 ou 90, le club a formé une génération de jeunes motivés qui ont réussi à atteindre, pour certains, le niveau international ou olympique. Puis avec le temps, l’engouement a diminué »

Lancés à pleine vitesse au beau milieu de la Liane, qui vient ici se jeter dans la Manche, ces bateaux semblent inarrêtables. D’ailleurs, la Manche, ils sont nombreux à avoir tenté l’exploit de la traverser. L’une des plus belles performances restant peut-être celle de Georges Adam en Juillet 1952. Âgé de 71 ans, il a effectué la traversée aller-retour en un peu moins de treize heures. Son canoë en bois trône toujours en bonne place dans la salle d’honneur du club. Devenue trop dangereuse, la traversée du détroit est aujourd’hui interdite au départ de France.

Loin des clichés élitistes parfois associés à ce sport, l’Aviron boulonnais est avant tout un club aux valeurs simples et humaines. Cela ne l’empêche pas de se doter d’un palmarès admirable. Médaillés olympiques, champions du Monde, champions de France, autant de titres prestigieux qui font la fierté du club et de la ville.

Le club a depuis toujours été façonné par l’implication de bénévoles passionnés. À l’image de Daniel Debril, l’homme de l’ombre, qui passe ses journées dans l’atelier à réparer les bateaux endommagés. « Je ne compte plus le nombre de bateaux que j’ai dû remettre en état. Leur entretien demande du temps et de la patience ». Pour les bateaux de compétitions plus récents, c’est une autre histoire. En cas de casse, ils sont directement renvoyés en usine pour subir une révision complète.